Lellingen – Auf Ehrlick & Ierplescht & Muderbaach

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DESCRIPTION DE LA RÉSERVE NATURELLE

La région du Kiischpelt se situe au cœur de l’Oesling et présente des particularités géologiques et culturelles. Dans cette région, la Fondation Hëllef fir d’Natur de natur&ëmwelt gère plusieurs surfaces avec différents biotopes devenus rares. Autour de la localité de Lellingen, la fondation possède trois sites très particuliers d’une superficie de près de 12 ha, constitués de vestiges de landes et de taillis de chênes, qui représentent un élément historique, culturel et paysager de la région. Les zones « Auf Ehrlick » et « Auf Ierplescht » sont des paysages de landes rocheuses qui sont préservés et entretenus par la fondation. « Muderbaach » est le nom d’une zone de deux hectares composée d’un taillis de chênes sur une crête rocheuse et d’une forêt d’épicéas à transformer en forêt alluviale sur un site humide.

Landes et taillis de chênes

Jusqu’au début du 20e siècle, l’écorce de chêne était utilisée pour tanner les peaux d’animaux. Pour fabriquer du cuir, les hêtraies traditionnelles de l’Oesling ont été peu à peu transformées en chênaies pédonculées. Au rythme de 15 à 30 ans, les chênes étaient abattus au printemps. L’écorce était retirée pour la fabrication de tanin (du français tanin = tannin) et le bois était utilisé pour le chauffage. Les terres défrichées et brûlées étaient ensemencées de seigle la première année et de sarrasin l’année suivante. Le genêt qui s’est installé la troisième année a été utilisé comme litière dans les étables. Ensuite, les chênaies se sont régénérées par rejets de souche avant que le processus ne recommence.
Depuis l’abandon de l’industrie du cuir, le paysage des Ardennes luxembourgeoises s’est toutefois considérablement modifié. Une grande partie des taillis de chêne a été plantée de conifères à croissance rapide ou transformée en futaies.  Les changements intervenus dans l’agriculture depuis la révolution industrielle ont également contribué à la formation d’un nouveau paysage. Le paysage ardennais traditionnel se caractérise par des sols très pauvres et rocheux et se composait de landes pâturées par des troupeaux de moutons. La chaux et surtout la farine de Thomas ont permis de fertiliser les sols ardennais et de repousser la lande à tel point qu’on ne la trouve plus que dans les zones rocheuses exposées. Il s’agit donc, comme dans les deux zones Auf Ehrlick et Ierplescht, de sites relictuels qu’il convient de protéger. C’est pourquoi la fondation de natur&ëmwelt s’engage depuis longtemps pour la conservation des landes et des taillis de chênes. D’anciens sites de landes, aujourd’hui embroussaillés, sont ouverts, des plantes typiques de ce paysage aride sont cultivées et l’élevage traditionnel de moutons est réintroduit. Les taillis et les haies de chênes sont gérés et entretenus afin de maintenir une mosaïque de différentes associations de types forestiers.

Faune et flore

Les régions autour de Lellingen présentent des représentants typiques des paysages de landes et des forêts. Des plantes telles que la bruyère à balai (Calluna vulgaris) ou la pulsatille vulgaire (Pulsatilla vulgaris) poussent sur les sols pauvres et rocailleux. Les espèces thermophiles comme les lézards ou la couleuvre d’esculape (Coronella austriaca) s’y sentent particulièrement bien. Pendant la période de floraison des landes, on peut également y observer de nombreux insectes différents. Les forêts de la région abritent de nombreuses espèces d’oiseaux menacées. Le pic noir (Dryocopus martius) et le grand corbeau (Corvus corax) se font entendre de loin grâce à leurs cris distinctifs, même si ces espèces sont en soi plutôt timides. Le grand-duc d’Europe (Bubo bubo) niche notamment sur les crêtes rocheuses. Il faut également citer la gélinotte des bois (Tetrastes bonasio), qui est aujourd’hui considérée comme quasiment éteinte au Luxembourg. Le chat sauvage (Felis silvestris) parcourt les forêts, tout comme le cerf, le sanglier ou des prédateurs comme le blaireau (Meles meles) ou la martre des pins (Martes martes). Les forêts sont dominées par des espèces telles que l’orme, l’érable, le chêne pédonculé (Quercus robur) ou le tilleul à petites feuilles (Tilia platyphyllos).

BESONDERHEITEN

Biotope : Pelouses maigres siliceuses, landes, taillis de chênes et haies de tanins

Superficie : 11,38 ha

Zone protégée :

Zone protégée Natura 2000 : LU0002013 Région Kiischpelt

Réserve nationale : ZPIN44/RF13 Lellingen – Fréng/op Baerel

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Région : Système de vallées d’Eislek – Klierf, Wiltz a Sauer

Commune : Kiischpelt

KARTE

CHEMIN DE RANDONNÉE

Autour de Lellingen, il existe plusieurs sentiers de randonnée qui invitent à découvrir ce paysage exceptionnel. La fondation propose une combinaison de plusieurs sentiers sur une longueur de près de 19 km. Ce sentier proposé suit en grande partie l’Éislek Pad Lellingen et combine plusieurs sentiers existants. L’itinéraire proposé n’est donc malheureusement pas balisé de bout en bout.

Distance : 18,74 km

Difficulté : difficile

FAUNA

Particularité de la faune : la gélinotte des bois (Tetrastes bonasia)

La gélinotte des bois (Tetrastes bonasia) est l’une des espèces les plus rares et les plus farouches de nos forêts. Ce représentant des galliformes aime la mosaïque de forêts, de taillis, de coupes rases et de surfaces de rajeunissement. L’abandon de la gestion des taillis a entraîné son déclin. Au Luxembourg, la population actuelle est considérée comme quasiment éteinte, les dernières observations remontant déjà à un certain temps.

 

©Mario Cordella

FLORA

Particularité de la flore : la bruyère à balais (Calluna vulgaris)

La bruyère à balais (Calluna vulgaris) est une plante vivace qui pousse dans les landes, les prairies arides et les environnements rocheux. Le nom Calluna vient du mot grec kallúno, qui signifie nettoyer et balayer. Son nom provient donc d’une époque où ses tiges étaient utilisées pour fabriquer des balais.

©Claudine Felten