Les Journées européennes d’action Good Food Good Farming se sont tenues le dernier week-end (27–28) d’octobre. Au Luxembourg, la plateforme Meng Landwirtschaft* qui rassemble 23 organisations locales, a invité à son évènement au Knuedler samedi matin auquel ont participé plus de 300 citoyen-ne-s. Elle a proposé au public une disco soup pour partager un moment convivial en préparant les légumes invendus offerts par des maraîchers du marché – une bonne occasion pour échanger sur le besoin d’une autre politique agricole au Luxembourg et à travers l’Europe !
À l’heure actuelle, ni les milliards d’euros de subventions de l’UE, ni la politique agricole en vigueur n’ont su offrir de perspectives d’avenir attrayantes à de nombreux agriculteurs luxembourgeois : il y a de moins en moins d’exploitations agricoles et les terres agricoles, très chères, se raréfient. De son côté, le consommateur luxembourgeois, afin de satisfaire ses besoins alimentaires de base, a besoin d’une surface agricole environ deux fois plus grande que celle disponible au Grand-Duché et trois fois plus importante que celle disponible en moyenne par habitant à l’échelle de la planète ! En l’état actuel, nos modes de production et de consommation agricoles sont insoutenables.
L’agriculture luxembourgeoise est, aujourd’hui encore, majoritairement influencée par la politique agricole commune de l’Union européenne (PAC). L’année 2018 sera décisive pour l’avenir alimentaire européen : chaque année, 60 milliards d’euros de l’argent des contribuables sont distribués aux paysans via la PAC de l’Union européenne et jusqu’à à ce jour, ce sont les plus grosses exploitations qui touchent le plus d’argent. Mais une réforme de la PAC est en préparation à Bruxelles. C’est le moment de s’engager pour un changement !
La plateforme Meng Landwirtschaft* a déjà transmis ses revendications aux partis en amont des élections nationales et s’apprête à les préciser pour les négociations de coalitions actuelles. Nous avons besoin de politiques qui assurent vraiment la survie de nos agriculteurs et qui défendent les intérêts des citoyens, des animaux, de l’environnement, tout en respectant les paysans des pays en développement. Le prochain gouvernement doit profiter de tous les moyens politiques nationaux pour assurer une agriculture durable et ainsi atteindre 20% d’agriculture biologique d’ici 2025, réduire de manière substantielle l’usage de pesticides et d’engrais chimiques, mais aussi pour diminuer la production de lait et de viande et augmenter la production végétale pour la consommation directe.
Les citoyens font partie de la solution : ils sont de plus en plus nombreux à s’inquiéter de l’origine de leurs aliments et des méthodes de production. Ils achètent de plus en plus des produits de saison, locaux et issus de l’agriculture biologique. C’est pour exprimer cette tendance à travers toute l’Europe que des citoyens s’engagent pour le Good Food Good Farming. Leur mobilisation de ce jour doit donner aux dirigeants l’impulsion d’agir, tant au plan national qu’au niveau européen !
*natur&ëmwelt a.s.b.l., Bio-Lëtzebuerg – Vereenegung fir Bio-Landwirtschaft Lëtzebuerg asbl, Greenpeace Luxemburg, Action Solidarité Tiers Monde, SOS Faim Luxembourg, Mouvement Ecologique, Caritas Luxembourg, Aide à l’Enfance de l’Inde et du Népal, attac, CELL, Cercle de Coopération, Emweltberodung Lëtzbuerg, Eglise catholique à Luxembourg, etika, Fairtrade Lëtzebuerg, Frères des Hommes, Lëtzebuerger Landesverband fir Beienzucht, Ligue CTF, SEED, Slow Food Luxembourg, VegInfo Luxembourg und Vegan Society Luxembourg