Avis officiel: La politique agricole luxembourgeoise de demain

570 millions d’euros de subventions à l’avenir pour la survie des exploitations agricoles familiales, la protection de la biodiversité et du climat

Investir les fonds publics dans l’optique d’une agriculture durable, de protection de la biodiversité, du climat et du bien commun

Objections  de Greenpeace Luxembourg, du Mouvement Écologique et de natur&ëmwelt suite à la publication du plan stratégique national pour la mise en oeuvre de la Politique Agricole Commune – PSN 2023-2027)

Ce mercredi s’achève la concertation publique au sujet de la future stratégie agricole du Luxembourg.

Les citoyen/nes intéressées toutefois pas eu la chance de réellement participer au processus : au cours des derniers mois, le Ministère de l’Agriculture n’a pas su exposer correctement les problématiques, défis et opportunités de la politique agricole au grand public :  il a en effet imposé aux citoyen·nes la lecture en 6 semaines de plus de 400 pages au contenu complexe afin de pouvoir en tirer des propositions.

Les parties intéressées, telles que les organisations de protection de la nature et de l’environnement ainsi que les associations de consommateur/trices, n’ont en outre pas été impliquées activement dans le processus de réforme. Compte tenu de la gravité de la situation, les organisations soussignées ont décidé de s’opposer conjointement à la procédure publique, tout en appelant le Ministère à revoir fondamentalement sa copie. (1)

Ce sont des centaines de millions d’euros de fonds nationaux et européens qui sont en effet jeu : selon les organisations signataires, une campagne d’information préalable, basée sur des faits réels, et un large débat public auraient été  nécessaires au processus de réforme d’une portée exceptionelle.

Le système agricole actuel, qui consiste à « grandir ou disparaître », a entraîné la disparition massive des petites exploitations agricoles et pousse celles encore actives dans une spirale de production toujours plus intense, avec de lourdes conséquences pour l’environnement. L’agriculture est – selon des études scientifiques officielles – la principale responsable du déclin de la biodiversité dans les espaces ouverts et de la qualité catastrophique des eaux.

Cette situation n’est pas imputable aux agriculteur/rices , mais bien à une politique agricole défaillante qui se poursuit malheureusement depuis des décennies, ainsi qu’à des soutiens  de plus en plus faibles. Les exploitations sont en fin de compte prisonnières d’un système qui fixe depuis trop longtemps un contexte de travail déplorable.

La réforme de la politique agricole de l’UE est quant à elle décevante : elle ne contraint PAS les différents États membres à procéder à de véritables changements dans l’optique d’une politique agricole durable et laisse une trop grande marge de manœuvre pour sa mise en œuvre.

Cela signifie toutefois que chaque État membre peut décider de prendre le problème à bras-le-corps  afin de réorienter positivement sa politique agricole dans l’optique de protéger le climat et la biodiversité.

Malheureusement, selon les organisations signataires, le Ministère luxembourgeois de l’Agriculture ne s’est pas du tout saisi de cette marge de manœuvre dans le cadre du projet national. Le changement de paradigme dont nous avons tant besoin à tous les niveaux n’y est en effet pas du tout abordé, bien au contraire. Si le projet de plan stratégique du Luxembourg n’est pas modifié dans ses éléments fondamentaux, la politique agricole défaillante des dernières décennies ne sera que renforcée, avec pour conséquences des centaines de millions d’euros à nouveau gaspillés.

Pour illustrer leur vision de l’avenir, les organisations de protection de l’environnement et de la nature ont choisi de rédiger la communication qu’elles attendent d’un ministère véritablement durable.

Qui sait, peut-être que l’initiative donnera lieu à un véritable changement de mentalité ?

Compte tenu de l’importance de l’agriculture pour la société et du changement de cap nécessaire, la société civile a en outre le droit d’être informée ou de débattre de manière approfondie des orientations qui s’imposent.

Dans l’intérêt de la survie des entreprises de taille moyenne, et afin de garantir une rémunération équitable pour le travail qu’elles fournissent pour le bien commun ainsi que la préservation des biens environnementaux, ces changements sont absolument indispensables.

Sources :

(1)   Gemeinsamer Einspruch und Aktion von Greenpeace, Mouvement Ecolgoqique sowie natur&ëmwelt im Rahmen des Strategieplanes für die Luxemburger Landwirtschaft (Plan stratégique national pour la mise en oeuvre de la Politique Agricole Commune – PSN 2023-2027)“: „Eine Neuorientierung der Luxemburger Landwirtschaftspolitik ist unumgänglich: Öffentliche Gelder im Sinne einer zukunftsfähigen Landwirtschaft, der Biodiversität und dem Klimaschutz sowie dem Gemeinwohl investieren

Documents supplémentaires:

  • Veuillez trouver ici le document avec les objections
  • Veuillez trouver ici la lettre officielle accompagnants les objections
  • Veuillez trouver ici l’annonce officielle publiée le mercredi 1er décembre dans le Luxemburger Wort et le Tageblatt

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